Sur un marché de plus en plus concurrentiel, l’innovation est synonyme de différenciation. C’est un élément déterminant pour la croissance et le succès d’une entreprise. Plusieurs grands groupes l’ont adoptée et possèdent un département qui lui est dédié. Développer une culture de l’innovation ne s’improvise pas. Cet article vous livre des conseils pour préparer un environnement favorable à son développement.
Créer sa propre définition de l’innovation
Votre entreprise doit commencer par se donner « sa » définition de l’innovation. C’est elle qui déterminera les axes directeurs de votre stratégie et le choix des actions à décliner en priorité. Car il existe en réalité des dizaines de définitions de l’innovation. « Innovation » n’est pas un concept univoque. Commencez par vous poser cette question : « Qu’est-ce que signifie pour vous l’innovation ? ». La réponse dépendra forcément de l’histoire de l’entreprise, des conditions de sa création, de ses valeurs. Une entreprise industrielle fondée par un ingénieur ne se donnera sans doute pas la même définition qu’une entreprise du digital. Ne cherchez pas une définition compliquée, au contraire, allez au plus simple. Votre définition peut se formuler à partir d’une équation. Par exemple : « Innovation = Valeur + Créativité + Réalisation ». La culture et la pratique de l’innovation prendront des formes différentes, voire très différentes, suivant la définition que vous aurez formée. Dans votre prochaine réunion de direction, demandez à tous les participants de réfléchir à leur propre définition, procédez à une mise en commun et faites jaillir de ce brainstorming la définition de votre entreprise.
Encourager l’engagement de tous les collaborateurs
Vous souhaitez que votre entreprise mette en œuvre des actions innovantes. Comment souhaitez-vous impliquer vos collaborateurs dans cette démarche ? Plusieurs options sont envisageables : les faire participer, les inviter à partager leurs idées… Vous devez définir une approche pour encourager les collaborateurs à jouer le jeu. Cela peut passer, par exemple, par la mise en place d’un système de points récompensant les personnes forces de proposition. Par ailleurs, est-ce que les collaborateurs qui proposent des idées qui sont validées doivent être intégrés au projet qui en découle ? Faut-il les rémunérer ? Si oui, comment ? Au pourcentage de valeur ajoutée créé ? Aux économies réalisées ? Vous devez prendre le temps d’aborder ces questions.
Autoriser l’échec
Vous devez trouver un mode de management qui favorise l’émergence des idées et l’implication des collaborateurs. L’expérience montre que les managements participatifs et collaboratifs sont dans la plupart des cas les plus efficaces.
Au-delà de la « forme » de management, il y a aussi la question de la « culture », de la « philosophie » managériale. Punir sévèrement les erreurs et les échecs est le plus sûr moyen d’assécher les idées et d’inhiber la créativité des collaborateurs. La culture de l’innovation est une culture de l’expérimentation, de l’essai et donc de l’erreur. L’échec doit être accepté. Il constitue parfois une étape incontournable dans la dialectique de l’innovation. Accorder aux collaborateurs un droit à l’erreur est sans doute le meilleur moyen d’encourager le développement de leur créativité. C’est ce qu’a très bien compris l’équipe de FailCon, qui organise régulièrement des conférences qui évoquent des échecs entrepreneuriaux.
Par ailleurs, il est important de mettre en avant les valeurs d’autonomie des collaborateurs, de confiance, de respect, de reconnaissance et d’engagement. Le manque de motivation et de créativité des équipes résulte souvent d’un manque de prise au sérieux de ces valeurs. Si vous n’accordez pas d’autonomie à vos collaborateurs, si vous ne les remerciez pas pour les idées qu’ils apportent, si vous ne leur faites pas pleinement confiance, comment voulez-vous faire émerger des idées innovantes ? Pourquoi d’ailleurs ne pas aller encore plus loin et, comme Google, proposer à vos collaborateurs des plages horaires dédiées au développement de projets personnels et à la germination d’idées ? Faites confiance à la créativité de vos collaborateurs.
La culture de l’innovation est une culture du partage
Les idées doivent circuler dans votre organisation. Vous devez développer une culture du partage, car le partage d’une idée est source d’inspirations pour les autres. On est plus intelligents à plusieurs que tout seul. Pour développer l’intelligence collective, plusieurs outils sont à votre disposition : réseaux sociaux internes, boîtes à idées, outils collaboratifs comme Slack. Attention, le partage des idées ne se résume pas à leur collecte et à leur « publication ». Un travail en aval de discussion et de sélection des idées doit être mené. Les idées doivent être confrontées entre elles.
L’innovation doit être collective. La circulation des idées entre les collaborateurs a un autre avantage : elle facilite la réalisation des projets dans la mesure où elle permet de trouver plus rapidement les personnes intéressées et compétentes y pour participer.
Mettre en place une veille statégique
Vous devez mettre en place une veille stratégique pour vous adapter, et même mieux, anticiper les évolutions du marché. Vous devez vous décentrer et vous intéresser de près à ce que font vos concurrents directs, vos concurrents indirects et même les entreprises extérieures à votre marché. La veille doit porter sur les produits proposés, mais aussi sur les process, sur le management, sur le fonctionnement interne. On a beaucoup de choses à apprendre des autres entreprises. Dans l’idéal, il faudrait que dans chaque entreprise une personne (voire une équipe) se consacre à la collecte d’informations, à leur traitement et à leur analyse.
L’expérience et les recherches d’André-Jacques Auberton-Hervé l’ont amené à ce constat : l’innovation est aujourd’hui le principal moteur de la croissance économique. Mais, pour devenir innovantes, il faut faire évoluer son mode de fonctionnement, son état d’esprit, son management, ses manières de travailler, ses habitudes mentales, ses process… L’innovation est une culture avant d’être un ensemble de réalisations commercialisables. Il faut penser process et services avant de penser produits.